Diabète de type 1 et cicatrisation des plaies

Date
Partager

Dans cet article nous allons voir ensemble comment se produisent les plaies ainsi que le processus de cicatrisation lorsque l’on vit avec un diabète de type 1.

Pourquoi le diabète de type 1 entraîne une cicatrisation des plaies plus lente ? 

Chez les personnes vivant avec un DT1, l’hyperglycémie chronique peut être responsable d’un retard de cicatrisation et de la formation de plaies chroniques. En effet, l’hyperglycémie impacte le fonctionnement des cellules impliquées dans le processus de cicatrisation et entraîne une baisse de leur activité. La cicatrisation est donc, de manière générale, plus lente que chez les personnes n’ayant pas de diabète.

Pour bien comprendre le pourquoi et le comment, nous allons revoir quelques notions importantes. Peau, plaie, cicatrisation : quésako ?

La peau est un organe 

La peau est l’organe qui nous délimite, avec ses fonctions particulières.

La couche superficielle, l’épiderme, assure une fonction de protection contre les traumatismes, l’environnement (rayons solaires ultraviolets) et les infections (bactéries, virus, levures).

L’épiderme repose sur une seconde couche : le derme. Sa composition est riche en fibres élastiques (collagène), en terminaisons nerveuses (toucher, signal douloureux), en vaisseaux sanguins (éléments nutritifs, immunité) et contient la base du poil et ses annexes. L’organisme régule sa température interne, par la sudation pour refroidir, si besoin, ou par frissons pour produire de la chaleur. 

Des hormones sont produites au niveau de la peau, par exemple de la vitamine D.

La peau est aussi un organe relationnel : « faire peau neuve, être à fleur de peau, avoir la peau dure, etc… »¹.

Quelles sont les différents types de plaies ?

On définit généralement la « plaie aiguë », la plus courante des lésions, comme une plaie qui cicatrise en trois semaines environ.  

 

Lorsque le délai de cicatrisation est allongé (plaie évoluant depuis plus de quatre semaines), on parle de « plaie chronique ». Par exemple : les escarres, les ulcères, les plaies du pied diabétique. On retrouve alors souvent des facteurs locaux ou généraux, qui retardent la cicatrisation.

Certaines plaies peuvent être « urgentes », car elles engagent la vie ou la fonction d’un organe et nécessitent alors une prise en charge spécialisée très rapide pour éviter des complications. 

La cicatrisation : la réponse de la peau, suite à une plaie ?

Une plaie est une interruption de la continuité des tissus à la suite d’un accident (blessure, brûlure), d’une maladie ou d’une intervention chirurgicale. 

Une plaie guérit en 4 étapes successives que l’on appelle en règle générale « cicatrisation » : une première phase d’arrêt d’écoulement du sang (hémostase), une seconde de nettoyage des tissus (inflammation), une troisième de fermeture et rétablissement de la peau (granulation et contraction), et une dernière de finition et retour à la résistance de la peau (maturation), qui dure environ un an².

Quels éléments sont susceptibles d’influencer l’évolution de la cicatrisation ?

Les facteurs impliqués dans la cicatrisation d’une plaie peuvent être regroupés en 4 catégories : 

Facteurs liés aux patient·e·s (âge, maladies dont le diabète de type 1, obésité, dénutrition, poly pathologies, traitements, douleurs, psychologie, tabagisme associé) ; 

Facteurs liés à la plaie (durée d’évolution, localisation anatomique, taille, profondeur, vascularisation, aspect, infection, réponse au traitement) ; 

Compétences et connaissances des professionnel·le·s de santé ; 

Ressources et facteurs liés au traitement (système de santé, disponibilité, remboursement, isolement social).

Un retard de cicatrisation peut apparaître si un ou plusieurs facteurs sont insuffisamment pris en charge dans le processus de guérison, comme le diabète de type 1 par exemple³.

Pourquoi le diabète de type 1 entraîne une cicatrisation lente ? 

Chez les personnes vivant avec un diabète, l’hyperglycémie chronique peut être responsable d’un retard de cicatrisation et de la formation de plaies chroniques. En effet, l’hyperglycémie impacte le fonctionnement des cellules impliquées dans le processus de cicatrisation et entraîne une baisse de leur activité. 

Est-il important d’avoir un diabète de type 1 équilibré pour une bonne cicatrisation suite à une opération ?

Si on écarte les complications chroniques du diabète de type 1 qui peuvent se manifester à l’occasion d’une intervention, le risque pendant la période post-opératoire est celui de l’infection, au cours ou dans les suites de l’opération ; plus fréquente chez les patients vivant avec un DT1.

Les équipes médicales s’efforcent donc d’avoir un bon contrôle glycémique dès l’admission du·de la patient·e dans le service, durant l’anesthésie, la période de l’opération, et en phase de récupération ; ce qui peut alors nécessiter l’administration d’insuline par voie intraveineuse ou sous-cutanée ou son adaptation selon les protocoles établis afin de limiter le retard de cicatrisation. 

Il faut rappeler que même si le diabète de type 1 est habituellement bien contrôlé, la situation aiguë induite par l’intervention chirurgicale peut être à l’origine d’un stress métabolique qui va alors accentuer l’hyperglycémie. 

Les objectifs glycémiques proposés dans la période péri-opératoire sont désormais bien établis et visent à ramener le taux de glucose entre 80 et 180 mg/dl (cf ADA 2020) ; sauf cas particulier, il n’est donc pas recommandé de viser un objectif glycémique plus strict pendant cette période pour ne pas risquer dans le même temps plus d’hypoglycémies, qui pourraient alors avoir un effet délétère, en particulier sur le plan cardiovasculaire.  

BIBLIOGRAPHIE.

¹Plaies et cicatrisations de S.Meaume, L.Téot, O.Dereure. Elsevier Masson (2 novembre 2005)

²Kane D. Chronic wound healing and chronic wound management. In: Krasner D, Rodeheaver GT, Sibbald RG, editors. Chronic Wound Care: A Clinical Source Book for Healthcare Professionals. 4th ed. Wayne: Health Management Publications; 2006. p. 11–24.

³Plaies difficiles à cicatriser : une approche globale. EWMA. 2008 https://ewma.org/fileadmin/user_upload/EWMA.org/Position_documents_2002-2008/French_EWMA_Hard2Heal_2008.pdf

Nous vous recommandons